dimanche 14 septembre 2014

Champollion l'Egyptien - Christian Jacq


Aujourd'hui, après un long moment sans review, je reviens avec un article sur un livre que j'ai lu à la fin du mois d'août écrit par l'un de mes auteurs préférés, Christian Jacq.

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Avant toute chose petit retour sur le pourquoi de ce livre. Tout a commencé il y a maintenant 10 ans lorsque ma maman a eu la bonne idée d'offrir à mon père les 4 tomes de la saga des Mystères d'Osiris (L'Arbre de vie, La conspiration du mal, Le chemin du feu, Le grand secret). C'est la période à laquelle j'ai vraiment commencé à lire autre chose que les livres étudiés durant les cours de français. Mon père venait tout juste de terminer la lecture du premier tome et connaissant parfaitement ma passion pour l'histoire, il m'a vivement conseillé de lire le premier tome. Et pour faire simple, je ne l'ai pas lu, je l'ai dévoré. En l'espace de 24 heures, le livre était terminé. J'ai ensuite enchaîné la lecture des trois autres livres à un rythme moins effréné pour les savourer un peu plus.

Ce fut pour moi une révélation. Depuis ce jour, j'essaye de lire tout ce que Christian Jacq publie mais il difficile de suivre le rythme car c'est un auteur très prolixe qui publie plus d'un livre par an parfois et avec tout ce que je peux lire à côté, il me manque parfois de temps pour les savourer pleinement. Cette année, j'ai d'ailleurs lu deux Christian Jacq, Champollion l'Egyptien, que je vais vous présenter ainsi que Le dernier rêve de Cléopâtre. Ce dernier relate l'histoire de la dernière reine de l'Egypte pharaonique, Cléopâtre VII, ses aventures amoureuses avec César puis Marc Antoine, son très grand sens de la diplomatie, tout cela romancé mais basé sur des faits historiques avérés, à l'image de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Un excellent livre que je conseille à tout le monde pour en apprendre plus sur la vie trépidante de cette reine dont "le nez, s'il eut été plus court, toute la face du monde aurait changé" (Blaise Pascal).

Petit retour sur l'auteur de ce roman. Alors Christian Jacq est un auteur français né en 1947 qui est aujourd'hui surtout connu du grand public pour ses nombreux romans centrés sur l'Egypte pharaonique. Mais il n'est pas que cela. Avant d'être un brillant auteur, c'est avant tout un universitaire spécialiste d'archéologie et d'égyptologie (branche des sciences humaines qui étudie principalement l'Egypte avant la chute de l'Empire Romain d'Occident). Il possède d'ailleurs un doctorat validé à la Sorbonne (Le Voyage das l'autre monde selon l'Egypte ancienne : épreuves et métamorphoses du mort d'après les textes de pyramides et les textes de sarcophages). Il aurait pu devenir un professeur reconnu dans le monde mais sa passion étant l'écriture, il va se lancer à l'aventure pour notre plus grand plaisir.

Certaines personnes ont descendu les romans de Christian Jacq en disant que c'était juste bon à distraire le lectorat. Mais il ne faut pas croire ces mauvaises langues. Christian Jacq possède une différence fondamentale avec les autres auteurs de romans sur l'Egypte : il sait de quoi il parle ! Lorsqu'on lit un de ses livres, on sent l'Egypte, on respire les odeurs des souks, on sent la chaleur du sable du désert sous nos pieds, on arrive presque à discerner les vestiges des différents sites que ses personnages arpentent durant leur voyage. Bref, nous sommes toujours en immersion au pays des pharaons.

Je tiens juste à rappeler qu'ici je m'extasie devant la justesse de ses descriptions de l'Egypte, je peux également dire qu'il en est de même dans ces autres sagas. Car oui, Christian Jacq est capable d'écrire sur autre chose que l'Egypte notamment des polars à l'image du Procès de la momie qui se déroule en Angleterre. Certes, celui-ci parle d'une momie qui se réveillerait et commettrait des crimes à Londres mais c'est avant tout un roman policier. Christian Jacq a même écrit plus d'une quarantaine à ce jour qui sont d'ailleurs réédité pour mon plus grand bonheur !

Et maintenant, entrons dans le vif du sujet. De quoi nous parles Champollion l'Egyptien ? Et bien si on s'avançait à dire qu'il parlait de Jean-François Champollion, je pense qu'on serait dans le vrai. Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, Jean-François Champollion, né à Figeac en 1790, mort à Paris en 1832, est connu pour être le premier à avoir déchiffré les hiéroglyphes, l'écriture des anciens égyptiens. Il aura subi beaucoup de railleries de la part de la communauté scientifique française et européenne car ces dernières considéraient sa méthode de déchiffrement comme totalement fausse et improbable et préféraient suivre Thomas Young, un anglais qui pensait avoir trouvé la clé du déchiffrement.

Revenons à notre livre. L'histoire se situe durant les années 1828 et 1829, époque pendant laquelle Champollion va entreprendre le rêve de sa vie à savoir un voyage en Egypte afin de confirmer sa méthode de déchiffrement. Il va à l'aide de son collaborateur Ippolito Rosellini recueillir de précieuses informations qui vont permettre entre autre de l'aider à écrire son fameux Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique. Son voyage permettra également de repérer l'obélisque de Louxor qui sera donné en cadeau à la France pour être érigé sur la place de la Concorde.

Evidemment, on peut facilement se douter que ce voyage ne se fera pas sans embûche, sans la présence de personnages hauts en couleur, à l'image de Lady Redgrave, la cousine de Thomas Young, un espion envoyé par le consul général Drovetti, un espion envoyé par Méhémet Ali, un prêtre qui veut vérifier que Champollion reste dans le droit chemin. Entre trahisons, assassinats, fouilles archéologiques, menaces de mort, rencontres improbables et voyage au fil du Nil, ce roman retrace une aventure magique et effrayante à la fois en terre des pharaons.

Utilisant cette plume qui a fait sa célébrité, Christian Jacq nous plonge de nouveau au coeur de l'histoire égyptienne pour notre plus grand plaisir. Son style, qui permet une lecture rapide et dynamique, nous emmène encore une fois pour des heures de lecture sous le chaud soleil de l'Egypte.

En espérant vous avoir donné envie de lire ce roman,

Aenaria.

dimanche 2 mars 2014

Castle et la saga des Nikki Heat


Aujourd’hui je reviens avec un nouvel article sur un livre et même sur une série de livres inspirée d’une série tv, la série Castle et la saga des Nikki Heat par Richard Castle.

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Je me suis mise à la lecture de ces livres pour une simple et bonne raison : je suis devenue une vraie fan de la série Castle dont la diffusion de la saison 5 s’est achevé début février sur France 2. En premier lieu, je voulais faire un article sur la série Castle seulement mais je me suis dit qu’il serait peut être plus intéressant de faire un article sur la série et les livres tirés de cette série.

Mais comme d’habitude, petit retour en arrière sur pourquoi j’en suis venue à regarder cette série. La réponse à ce petit problème est simple : l’une de mes meilleures amies ! Alors que la diffusion de la saison 4 avait commencé aux USA, nous nous sommes vues et avons discuté des séries que nous regardions en ce moment. Pour la petite info qui a son importance, nous regardons les séries en fonction de leur diffusion américaine. En gros, lorsqu’un épisode de Castle est diffusé le lundi soir à New York, nous pouvons le regarder à partir de 6h30 du matin en France en VO. J’ai d’ailleurs réveillé mes parents un mardi matin alors qu’ils étaient en vacances juste pour voir le final de la saison 5 !

Enfin bref, pour en revenir à mon amie, nous avons discuté un moment jusqu’à ce qu’elle me parle de la série Castle en me disant que c’était une série policière, style de séries que j’adore regarder, et qu’au centre il y a une histoire d’amour entre Castle et la détective qu’il suit et qui l’inspire pour ces romans, le détective Beckett. Elle a ajouté à cela que la fin de la saison 3 s’était faite sur un cliffhanger monstrueux et qu’elle a trépigné d’impatience pendant 5 mois avant de voir le premier épisode de la saison 4.

Elle était tellement dithyrambique sur cette série que je me suis dit que ça ne me coûtait rien de regarder le premier épisode, donc le 101 (notation plus simple pour les fans de séries : le 101 correspondant à l’épisode 1 de la saison 1) et de voir si ça me plaisait ou pas. Et ce n’est pas un épisode mais 57 épisodes que j’ai visionné en l’espace de 5 jours ! Je suis littéralement tombée amoureuse de cette série à tel point que je connais plus de choses sur la série que la meilleure amie en question !

Concrètement Castle c’est quoi ? Et bien c’est une énième série policière mais pas que. Le pitch de départ est le suivant : un meurtre qui semble ritualisé est commis à New York et il se trouve que c’est une pale imitation d’un meurtre décrit dans un livre, un livre de Richard Castle. Le détective Beckett, qui est une fan de l’auteur, l’emmène au poste de police pensant qu’il est l’auteur de ce meurtre ainsi que d’un précédent sauf qu’il est blanc comme neige. Beckett va voir son petit monde bien tranquille s’effondrer à partir du moment où Castle va lui coller au basket pour l’aider à résoudre l’enquête.

Castle qui était en perte d’inspiration va voir en Beckett une nouvelle source d’inspiration, une nouvelle muse, pour ses polars et cette association va perdurer pendant 6 saisons. Leur relation va évidemment évoluer dans un sens très romantique puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes ils sont ensembles et la saison 5 se termine sur la demande en mariage de Castle. Je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler les lecteurs car ils ne savent pas ce qu’il se passe ensuite alors que moi je sais (comment ça je vous nargue ? Même pas vrai !) !

Bref, c’est une série policière qui est somme toute classique mais qui est surtout portée par les différentes dynamiques entre les personnages, par toutes les histoires qui se passent à côté de ces meurtres parfois sordides, par l’originalité de certains meurtres (il y a un épisode dans la saison 4 qui rend hommage à Ghost Busters !), par toutes les touches d’humour apportées par les différents personnages.

A cela, il faut ajouter un excellent casting : Stana Katic qui joue le détective Katerine « Kate » Beckett (qui a joué notamment dans The Spirit), Nathan Fillion qui joue Richard « Rick » Castle (connu pour son rôle dans Firefly), Jon Huertas qui joue le détective Javier Esposito, Seamus Dever qui joue le détective Kevin Ryan (que l’on a pu voir dans Army Wives), Tamala Jones qui joue le médecin légiste Lanie Parish (que l’on a vu dernièrement dans In the air), Susan Sullivan qui joue Martha Rogers, la mère de Castle, Molly Quinn qui joue Alexis Castle, la fille de Richard Castle (qui est connu aux USA pour la voix de Bloom dans les Winx) et Penny Johnson Jerald qui joue le capitaine Victoria « Iron » Gates.

Passons maintenant à la saga des Nikki Heat ou Nikki Hard en français. Sachant que je lis ces livres en anglais, je ne sais pas trop ce que donne la traduction mais d’après ce que j’ai pu lire sur le net, cette dernière est plus que bien faite. Saluons donc ici le travail des traducteurs. Petite anecdote avant de rentrer dans le vif du sujet, le personnage de Beckett déteste le nom de son alter-ego littéraire, elle l’a qualifié dans la série de nom de « strip-teaseuse ». Castle répondra simplement qu’il peut facilement faire des jeux de mots avec ce nom et les titres des différents livres le prouveront.

Ainsi à l’heure où j’écris cet article, 5 livres ont été publié : Heat Wave (Vague de chaleur), Naked Heat (Mise à nu), Heat Rises (Froid d’enfer),  Frozen Heat (Cœur de glace), Deadly Heat (Mort brûlante). Que dire de ces 5 livres ? Pour commencer, si vous voulez les lire, je vous y invite chaudement mais je préfère vous mettre en garde sur une chose : il y a énormément de référence à la série télé. De nombreuses scènes sont reproduites dans les livres, les dynamiques entre les personnages sont par moment similaires et vous ne pourrez donc pas apprécier intégralement certaines parties des livres.

Y a-t-il des différences avec la série ? Oui, évidemment sinon qu’est-ce qu’on s’ennuierait ! Au lieu que ce soit un duo détective-écrivain, c’est un duo détective-journaliste (grand reporter, gagnant du Pulitzer, rien que ça !). Ici les ouvrages tournent autour de Nikki Heat et Jameson Rook, ce sont les alter-egos de Kate et Rick. Est-ce qu’il finisse par coucher ensemble comme dans la série ? Oui, et pour notre plus grand plaisir dès le chapitre 11 du premier livre ! Le début du chapitre est torride en anglais et en français aussi. Pour citer Lanie Parish, la légiste de la série, « une scène de sexe qui m’a fait grimper au rideau ».

Est-ce qu’on peut les lire dans le désordre ? Oh que non ! Ce serait comme regarder la saison 3 avant de regarder la saison 1, ce serait une pure et simple hérésie. Il faut absolument les lire dans l’ordre sinon vous serez tout simplement perdu. Est-ce que la dynamique entre les personnages est identique ? Comme dans la série, on trouve une vraie dynamique de groupe entre tous les personnages, ils sont drôles et attachants, on plonge un peu plus dans leur histoire personnelle au fur et à mesure que les livres sont publiés.

Que dire du style littéraire ? C’est un style efficace, descriptif au besoin mais qui sait être léger lorsque la situation le demande. Les chapitres sont parfois longs mais on trouve facilement des points d’arrêts en plein milieu. Je n’ai absolument pas la moindre idée de qui est l’auteur de ces romans mais il ou elle fait un travail admirable. Je soupçonne quand même que ce soit les auteurs de la série qui soient à l’origine de la saga littéraire.

En bref, une excellente série télé à voir et une très bonne saga littéraire à lire, pour votre plus grand plaisir. Petite anecdote pour terminer cet article, durant les trois premières saisons de la série, nous avons la chance de voir sur notre petit écran de très grands noms de la littérature policière : Dennis Lehane (Mystic River, Shutter Island), Steven Cannell (qui est entre autre à l’origine de la série L’agence tous risques), Michael Connelly (dont le héros des romans est Harry Bosch) et Patterson dont j’ai déjà parlé au tout début de ce blog. Ces auteurs donnent du poids à la série, asseyant la réputation de cette dernière mais également la qualité de ces enquêtes.

En espérant vous avoir donné envie de regarder cette série ou de lire ces livres.

Aenaria

jeudi 13 février 2014

Cinq semaines en ballon - Jules Verne



Après plusieurs mois d'absence pour cause de reprises d'études à un rythme effréné, j'ai enfin réussi à trouver un peu de temps pour lire autre chose que des livres d'histoire, enfin presque. J'ai choisi de lire ce livre et donc de vous le présenter, Cinq semaines en ballon de Jules Verne.

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La première fois que j'ai entendu parler de Jules Verne je devais être en sixième et à cette époque, la lecture pour moi était un exercice fastidieux, pour faire simple, je n'aimais pas lire. Les livres qu'on étudiait en cours de français était bien trop épais à mes yeux et ce n'est que l'année suivante que j'ai appris à aimer la lecture à travers l'oeuvre de J.K. Rowling, la sage Harry Potter.

Ainsi en sixième ma maman m'avait acheté des versions raccourcis de deux œuvres emblématiques de Jules Verne : Vingt mille lieues sous les mers et Le tour du monde en 80 jours. De mémoire, je crois que je n'ai jamais ouvert le deuxième livre, à mon grand damne aujourd'hui. J'ai beau connaître l'histoire aujourd'hui - pour celles et ceux qui ne la connaissent pas c'est en gros l'histoire d'un défi que Philéas Fogg se lance afin de faire le tour du monde en 80 jours en passant par des villes emblématiques de notre planète -, j'ai toujours très envie de plonger dans ce livre.

En ce qui concerne Vingt mille lieues sous les mers, j'ai choisi d'en faire un rapport de lecture au cours de ma cinquième. Même si c'était une version très raccourcie, j'ai beaucoup apprécié l'histoire d'un voyage dans un sous-marin - le Nautilus - et des aventures vécues par les différents héros. Je crois me souvenir que je n'avais pas été très doué lors de mon compte-rendu de lecture ayant le nez dans mes notes ! Chose qu'il ne faut absolument pas faire !

Quoi qu'il en soit, il y a deux ans alors que je me baladais dans les rayonnages de Cultura à la recherche d'un polar, mes yeux sont tombés sur ces livres à la couverture rouge et en regardant de plus près, je me suis rendue compte que c'était des rééditions des textes de Jules Verne avec des planches d'illustration de la première édition. Je m'étais faite une liste de livres que je voulais lire et Jules Verne en faisant partie. Je me suis dit que cette belle édition de poche était l'occasion de me mettre le nez dedans et j'ai fait l'acquisition ce jour-là de Vingt mille lieues sous les mers, Voyage au centre de la terre et Cinq semaines en ballon. Presque aussitôt , j'ai lu Voyage au centre de la terre et je n'ai attendu que tout récemment afin de lire le livre qui nous intéresse dans cet article.

Passons maintenant à une rapide présentation de Jules Verne. Né en 1828 et mort en 1905, il est principalement connu pour ses Voyages extraordinaires, une collection qui regroupe la plus grande partie de l'auteur, à savoir 62 romans et 18 nouvelles. Pour son époque, et je m'excuse d'utiliser ici un anachronisme, Jules Verne était un véritable best-seller, probablement le premier de l'histoire de la littérature française. Ses oeuvres sont traduites dans des dizaines de langues et il est selon l'Index Translationum (un index qui fait la liste des traductions accessibles en fonction de l'auteur, le pays, la langue, etc...) le deuxième auteur le plus traduit dans le monde avec 4836 références, derrière Agatha Christie (7314 références) et devant William Shakespeare (4365 références).

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un incontournable de la littérature française mais selon moi, et cela n'engage que ma petite personne, tout le monde devrait avoir lu au moins une fois dans sa vie un livre de Jules Verne - au même titre qu'Agatha Christie et William Shakespeare d'ailleurs ! Certes, ce n'est pas de la grande littérature mais il fait parti des grands auteurs français à qui on doit faire une place dans sa bibliothèque.

La question reste cependant la suivante : que nous raconte ce roman ? Ce n'est en soi pas très compliqué il suffit de lire le titre pour en connaître le contenu mais il ne faut pas croire que ce voyage en ballon - ancêtre de la montgolfière - va se passer dans les meilleures conditions du monde ! Ces cinq semaines de voyage en ballon s'apparente à un véritable voyage de découverte où des relevés cartographiques et géologiques seront fait afin de confirmer ou d'infirmer ce que le monde connaissait de l'Afrique.

En effet, il faut replacer le roman dans son contexte de publication. Ce premier roman est publié en 1863, la période de l'extension des empires coloniaux - principalement français et anglais - en Afrique. Les voyages d'explorations sont de plus en plus nombreux bien que toujours périlleux pour les explorateurs. Beaucoup d'entres eux ont d'ailleurs payé de leur vie l'exploration des terres inhospitalières africaines.Ce livre est une bonne synthèse des différentes explorations du continent, Verne nommant tous les explorateurs s'étant aventurés sur le continent avant lui.

Ainsi, trois hommes britanniques s'embarquent dans une ballon gonflé à l'hydrogène : Samuel Fergusson, docteur, voyageur et explorateur, Dick Kennedy, chasseur et ami de Samuel qui va tout faire pour l'empêcher de réaliser son projet, et Joe, le domestique de Samuel qui a une telle abnégation envers son maître qu'il va aller jusqu'à sauter de l'aéronef afin de lui permettre de reprendre de la hauteur. On peut dire que le futur voyage de Fergusson était vu soit comme une pure folie, soit comme du pur génie. Les membres des sociétés savantes et scientifiques de Londres pensaient que ce voyage allait les tuer tous les trois et pourtant !

Partis de Zanzibar, ils vont dériver vers le sud-ouest de la Tanzanie avant de trouver un courant les menant jusqu'à la rive orientale du lac Tanganyika, puis jusqu'au lac Victoria avant de passer au-dessus du massif de Rwenzori (frontière entre l'Ouganda et la République Démocratique du Congo). Je vous donne ici les noms actuels et non les noms du livre car vous seriez vite perdus ! Depuis ce massif ils vont rejoindre le lac Tchad où il va leur arriver bien des mésaventures notamment la chute de Joe. A partir de ce grand lac, ils vont dériver vers le Ténéré, l'Aïr, puis direction le Mali avec le survol de Gao, Tembouctou, Djenné, Ségou pour finir leur périple au niveau des chutes Gouina, non loin de Bafoulabé.

Exploration, reconnaissance, parties de chasse, incertitudes météorologique, indigènes et manque de vivre, ce livre raconte une très belle histoire. Entre récit d'aventure et quête spirituelle, ce roman vous plongera au coeur de l'histoire de cette époque, au coeur des explorations territoriales de ce continent encore très mal connu dans les années 1860. Il faut tout de même garder à l'esprit que ce roman est de la pure fiction et que les trois personnages principaux n'ont jamais existé, si ce n'est dans l'imagination débordante de Jules Verne.

Néanmoins, par moment, on se trouve face à des passages un peu lent, voir trop explicatif sur, par exemple, la nature des roches ou du sol qu'ils sont en train de survoler. Le départ du ballon est aussi relativement long à arriver mais une fois parti, je peux vous garantir que ce voyage ne manque pas d'aventures ou de rebondissements en tout genre. J'ai tout particulièrement apprécié ce livre pour une bonne raison : il est en lien avec ce que j'étudie à la fac, ou comment joindre l'utile à l'agréable !

En espérant vous avoir donné envie de lire ce roman,

Aenaria