dimanche 14 juillet 2013

Fleur de tonnerre - Jean Teulé


Aujourd'hui, petite review du dernier livre de Jean Teulé, Fleur de tonnerre, que je viens de terminer. Mais avant cela et comme j'ai pu le faire auparavant, un petit retour sur pourquoi ce livre et qui est cet auteur.

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Ce n'est pas le premier livre que j'ai l'occasion de lire de cet auteur. En effet, le premier que j'ai pu lire était Charly 9, un roman historique retraçant la descente aux enfers d'un roi de France qui, parce qu'il avait suivi l'ordre de sa mère, Catherine de Médicis, de perpétrer le massacre de la Saint-Barthélémy, sombra dans la folie allant jusqu'à courser le lapin dans le Louvre.

Ce premier livre de Jean Teulé fut pour moi une excellente surprise, une lecture distrayante et informante, comme j'aime dans les romans historiques et que je pourrais placer dans la veine des livres de Christian Jacq (dont j'aurais l'occasion de vous parler plus tard sur ce blog). Chose intéressante à noter : ce livre m'a été offert et donc je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en le lisant. Je ne peux que remercier la personne qui me l'a offert car maintenant je suis cet auteur (encore un).

Ce qui était vraiment bien développé dans ce livre c'était l'aspect psychologique du roi de France qui passe d'un jeune roi qui n'avait que faire des choses de l'état, qui écoutait sa mère et ses pairs pour les décisions importantes et qui préférait les parties de chasse à un roi qui perd complètement la tête, délaissant son royaume et qui entendait la voix de toutes les personnes tuées durant la Saint-Barthélémy la nuit dans son sommeil. Le avant-après est extrêmement bien écrit, historiquement les évènements se tiennent, les personnages historiques importants sont présents, bref, un très bon travail de fond a été effectué avant l'écriture de roman.

J'ai par la suite fait l'acquisition du roman Le Montespan qui comme son nom l'indique par de Montespan mais pas seulement Madame de Montespan mais surtout de son mari car l'histoire est centré sur lui, un personnage que l'histoire a oublié. Au départ, Mme de Montespan était une femme amoureuse de son mari, une bonne mère jusqu'à ce qu'elle entre dans certains cercles d'intimes de Louis XIV. Elle chercha à rejoindre le pouvoir et finit dans le lit du roi ce qui énerva profondément son mari, du moins au début, devenant le plus grand cocu de France. Il était fou amoureux de sa femme, il tenta de la récupérer mais l'attraction du roi sur Madame de Montespan était bien trop forte. Il finit au plus bas de l'échelle sociale avec ses yeux pour pleurer une femme qui ne reviendrait pas.

Encore une fois, ce roman était très bien documentée, parfois un peu fantasque mais c'est un roman historique et non un livre écrit par un historien. Pour avoir une somme d'information la plus complète possible, il faut lire Louis XIV de François Bluche, un pavé de 1 000 pages qui parle de toute la vie du roi soleil. Certains passages très croustillants et très drôle du livre tournant en ridicule Monsieur de Montespan sont probablement arrivés mais pas en ces termes.

Maintenant une petite présentation de notre auteur. Jean Teulé a commencé sa carrière à l'Echo des savanes, une revue de bande dessinée fondée par Gotlib (Fluide glacial), Bretécher (Agrippine) et Mandryka (publications dans Spirou) avant de voler de ses propres ailes en adaptant le roman Bloody Mary en BD, ce qui lui valut un prix au festival internationale de la bande dessinées d'Angoulême de 1984. Il va continuer la bande dessinées encore quelques années puis à partir des années 1990, il se lance dans l'écriture de roman dont les plus connues sont Le Magasin des suicides, Le Montespan, Charly 9 et Fleur de tonnerre.

Voyons donc son dernier ouvrage de plus près. Fleur de tonnerre est un roman qui se déroule entre le début et le milieu du XIXè siècle. Il raconte l'histoire de la plus grande sérial killeuse de tous les temps. L'intrigue se déroule en Bretagne, terre de superstition et où l'Ankou, la personnification de la mort avec sa grande faux, est présente partout. Helène Jegado, l'empoisonneuse, avait peur de l'Ankou à tel point qu'elle va devenir son incarnation pour ne plus avoir peur.

Empoisonneuse que j'ai écrit, et oui, cette femme blonde aux yeux bleus, au corps de rêve, sachant satisfaire les désirs des hommes et sachant faire la cuisine à merveille, avait comme poison fétiche la reusenic' h, comprenait ici de l'arsenic ou de la mort-aux-rats. Cette langue que j'ai utilisé pour parler de l'arsenic est tout simplement du breton. L'auteur utilise à plusieurs reprises la langue originelle de la région afin de nous plonger un peu plus dans l'ambiance. Rassurez-vous, il y a toujours la traduction !

Ainsi donc cette femme va tuer sans raison apparente, si ce n'est le fait qu'elle est possédée par l'Ankou, les propres membres de sa famille, des femmes, des hommes, des enfants, des curés, des nonnes, bref tout le monde y passe sans exception, peu importe sa classe sociale ou son statut. On sent quand même qu'au fil des pages la pauvre Hélène commence à virer schizophrène, ne sachant plus si la vie qu'elle même est réel ou non.

De Plouhinec à Rennes en passant par Bubry, Séglien, Trédarzec, Guern, de nouveau Bubry, Locminé,  Auray, Pontivy, Hennebont, Lorient, Ploemeur, Port-Louis, de nouveau Plouhinec (sa ville natale) et enfin Vannes, cette histoire est un véritable itinéraire meurtrier qui finit donc à Rennes sur l'échafaud avec Hélène perdant la tête.

Ce n'est que parce qu'elle commettra deux meurtres dont un raté sur le personnel de son employeur, un professeur de droit, qu'elle sera confondue pour ses trois crimes par les médecins de la ville qui alerteront les autorités afin de la faire arrêter. Le procès est malheureusement eclipsé par les évènements de Paris en 1851 (le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III) et ressemble à une vaste farce où l'accusation n'est pas capable d'aligner le nom de toutes les victimes d'Hélène. Son propre avocat va la qualifier de monstre de la nature, la mettant au même niveau d'incompréhension que le vent, la neige ou la galaxie.

J'ai apprécié ce livre du début à la fin même si après les premières pages, je me demandais où l'auteur allait nous mener. Un livre de moins de 300 pages qui est très bien documenté sur cet affaire, on ne peut qu'apprécier surtout pour le petit rebondissement de la fin. Je finirais cet article en citant les propos utilisés pour qualifier Hélène lors de son procès et qui sortirent de la bouche de son propre avocat : "Pour elle, notre échelle morale n'existe plus. Ma cliente, appartenir à l'humanité ?... Prenez garde, vous calomniez l'humanité !"

En espérant vous avoir donné envie de lire ce livre,

Aenaria

1 commentaire:

Elylia a dit…

Ce livre a vraiment pas l'air mal du tout ^^
Mais ça fait longtemps que je veux lire Le Montespan ^^ faut que je pense à l'acheter ^^